L'abbaye de Léhon passe pour avoir été fondée dès le 9e siècle, autour de reliques de saint Magloire, évêque de Dol, dérobées à sa sépulture sur l'île anglo-normande de Serk. Après un rayonnement précoce, favorisé par l'existence d'un gué sur la voie romaine de Rennes à Corseul, les moines fuyant les Normands fondent Saint-Magloire de Paris. Ils reviennent au 11e siècle. Les premiers seigneurs de Dinan favorisent alors l’installation d'une foire et d’une petite agglomération que protège un château aménagé sur une roche dominant la Rance.
L'abbaye reconstruite était probablement elle-même fortifiée, comme l'indique Jean-Jacques Rioult dans le dictionnaire, guide du patrimoine de Bretagne. La restauration radicale des années 1890 a sauvé l'église de la ruine, mais elle a aussi modifiée la perception originelle de l'édifice. Les arcs mâchicoulis qui couronnent les deux premières travées de la façade sud n'apparaissent plus, de même que les arrachements de l'arc qui enjambait la façade occidentale. La partie inférieure de la façade ouest, inspirée de la façade de Saint Sauveur de Dinan, présente un intéressant exemple de décor de transition entre roman et gothique. La nef à un seul vaisseau témoigne des influences ligériennes, parti d'une grande nef unique couverte d'une voûte d'ogives bombée restituée par la restauration de la fin du 19e siècle. Au nord, le cloitre est reconstruit entre 1670 et 1674 par les mauristes ainsi que les bâtiments conventuels. Le réfectoire de la première moitié du 13e siècle, témoin majeur de la diffusion en Bretagne du gothique rayonnant, a retrouvé l'éclairage initial de ses baies ornées de vitraux contemporains de Gérard Lardeur. La chaire du lecteur et son escalier ont été intégrés, probablement au 14e siècle, dans le fenestrage. Du 14e siècle date également l'ensemble du décor mural peint du réfectoire.
L'abbaye de Léhon passe pour avoir été fondée dès le 9e siècle, autour de reliques de saint Magloire, évêque de Dol, dérobées à sa sépulture... lire la suite...